vendredi 22 juillet 2016

Nice, the world ?




Nice, the world ?
Pas vraiment.

Le monde est immonde.
C'est un fait. Il suffit d'ouvrir le journal.

Alors, quoi ?
Se dire que, malgré tout, il faut bien vivre...
et que ça sera toujours ainsi ?
Que le mal vaincra toujours le bien ?
Non. 
Car contrairement à ce qu'on pourrait croire, 
il n'y a pas d'opposition entre l'Immonde et le Bon.
Il y a corrélation. Une corrélation directe.

L'immonde, au fond, est "à la mesure" de l'Amour.
A la mesure de l'Amour ...
blessé.

Il est le signe qu'il existe, là, dessous, 
une quantité d'amour et de vie phénoménale...
équivalente à l'ampleur de l'horreur manifestée.

Dans VIOLENCE, il y a VI(E).
La vi(e)-o-lence, 
c'est d'abord de la Vie, de la Vie qui s'exprime mal, 
de la Vie qui s'exprime par le mal.
De la VIE qui LANCE un appel désespéré.

Dans TERREUR, il y a ERREUR.
Et il y a TERRE ...ou TAIRE .

L'Erreur fatale, c'est le TAIRE.
C'est le Silence, le Non-Dit, 
qui recouvre ce qui "brûle" et "déchire" à l'intérieur, 
le TAIRE qui détruit parce qu'il n'y a ... 
ou qu'il n'y a eu personne
pour accueillir la douleur, la déception profonde, 
la peur, la blessure ou le traumatisme.

L'Erreur , c'est de ne plus être capable d'entrevoir
 l'Amour et l'Innocence enfouis sous des tonnes de gravats, 
sous des tonnes de terre et de taire.
C'est d'avoir un "poids lourd" sur le coeur.

De ne plus être capable de sentir la chaleur du lien avec les autres,
C'est d'avoir un blindage, une carapace...une armure.
C'est de trimballer avec soi un énorme "espace frigorifique" 
qui coupe du monde et de soi-même.

L'Erreur, c'est d'avoir tellement "écrasé" de choses à l'intérieur de soi
qu'il devient possible "d'écraser" à l'extérieur, 
dans un mouvement radical de rage et de désespoir.

Et pourtant...
Pourtant, ce qui est sûr, c'est que, pour devenir violent,
il faut avoir, au départ, un très fort "potentiel de vie"...
Celui qui est capable d'exprimer une énorme violence est capable AUSSI, 
au départ, d'un immense amour...
Parce que c'est le même "contenant", la même "capacité d'énergie", 
le même "potentiel".
Le tragique est que ce potentiel, 
parce qu'il a rencontré certaines circonstances,
a "mal tourné". 
Il s'est orienté du mauvais côté.
Il a basculé, pour reprendre une expression célèbre,
du "côté obscur de la Force"... ;-)


Aucun bébé ne naît terroriste. 
Tous les bébés naissent 
avec une grande "ouverture à la Vie"
et une confiance aveugle.

Et il faut qu'ils rencontrent beaucoup d'indifférence,
d'incompréhension ou de cynisme...
qu'ils "baignent"  dans beaucoup de fausseté et de mensonge,
pour que cette ouverture se referme et que cette confiance 
devienne violence, aveugle, elle aussi.

La solution à tout ce malheur n'est ni la surveillance, ni l'arrestation
de tous ceux qu'on suspecte capables d'actes malveillants :
Ce sont des mesures nécessaires, 
mais qui ne fonctionnent qu'à court terme.
Et puis, on ne pourra jamais surveiller chaque lieu, chaque personne...
c'est là une tâche impossible, une affaire perdue d'avance...
Au final, on risque fort d'en arriver à supprimer toute liberté individuelle.

La solution, c'est une prise de conscience collective de l'ambiance de "terreur", 
de peur et de non-sens, dans laquelle nous vivons, 
dans laquelle on nous incite à vivre
(en nous abreuvant de mauvaises nouvelles, par exemple)
et qui crée, automatiquement,
des individus qui vont l'exprimer plus fort que les autres. 

Celui qui vit dans la peur crée la peur. 
Celui qui a perdu la confiance et la chaleur du coeur 
ne se soucie plus de son prochain.
Celui qui n'a pas reçu d'empathie
n'est pas capable d'en éprouver.

Toute trace de bonheur est insupportable
pour celui qui est trop malheureux :
il a envie de tuer ce qu'il n'aura jamais...
et puisque rien n'a de sens ni de valeur, 
qu'est-ce qui pourrait bien arrêter son geste ?

Il n'a jamais su ce qu'il voulait vraiment,
ni ce qu'il avait de précieux en lui. 
Il n'a jamais pu contacter la force de Vie et d'Amour
qui aurait pu diriger son existence et lui donner un axe.
On lui a toujours dit ce qu'il devait faire, 
On a toujours décidé à sa place.
Il ne sait pas quelle est SA vérité.

Alors pourquoi ne suivrait-il pas l'idéologie de la Mort ?
A ses yeux, elle en vaut une autre
et elle lui donne une occasion de soulager,
dans un feu d'artifice final, 
les tensions insupportables qui s'agitent en lui...
Puisque la vie ici est si décevante, 
la mort ne peut être que plus douce...
Voilà le genre de raisonnement qui conduit à l'absurde.

Alors que faire ?

Dans un premier temps, rien.
Parce que, si l'on veut "faire", sans réfléchir, 
on va aller vers les méthodes anciennes, 
celles qui ne marchent pas et n'ont jamais marché.

La violence n'arrête pas la violence, elle l'entretient.
La surveillance conduit à la perte (définitive ?) des libertés.
Si l'on fait comme on l'a toujours fait, on va vers l' "en-faire" !




Alors, s'arrêter. S'asseoir. 
Un peu.
Pas trop longtemps, certes, car il y a urgence.
Mais juste le temps de voir...
De contempler l'étendue du désastre.

Au-dehors.
En-dedans.

Le temps de contempler, aussi,
 l'étendue de ce qui "émerge"
de bon et de beau.
L'étendue des "petites étoiles"...
L'étendue des "astres" dans le ciel des bonnes volontés 
et de l'imagination créatrice.

Et puis, quand on aura pris la "mesure" de l'ombre et de la lumière, 
prendre la responsabilité, chacun, chacune, de rallumer,
de protéger et de prendre soin de sa "petite bougie" personnelle,
celle qui brille au coeur de chacun, 
celle qui vacille doucement, 
fragile et minuscule, 
mais qui est dotée d'un grand pouvoir :
le pouvoir de contagion.

Chaque flamme peut en allumer un nombre infini...d'autres  !
Il n'y a pas de limite au feu de l'amour...
Il suffit de commencer...
Et ça commence aujourd'hui...


Alors, maintenant, main-tenant...
c'est le bon moment !

Parce que trop, c'est trop...
et que nous en avons ASSEZ
de la façon dont va le monde...

Parce que nous sommes de plus en plus conscients, 
parce que nous sommes de plus en plus nombreux
à comprendre ce qui se joue...

Parce que nous avons enfin compris
que nous sommes tous "citoyens" d'une seule planète
et qu'il n'y a de frontières que dans nos têtes...

Parce qu'il devient évident, de jour en jour,
que la paix ne viendra pas de nos dirigeants
et qu'elle ne tombera pas magiquement d'en-haut...

Parce que nous sommes tous, 
membres d'une même humanité, 
confrontés au même défi...

Parce que nous avons des enfants
et que nous voulons les voir grandir 
dans un monde vivable, dans un monde libre...

Parce que rien n'est sûr, 
mais que tout est possible, 
y compris le meilleur...

Osons...
Créons...
Un autre monde.

Et si, maintenant, aujourd'hui
nous rallumions nos lumières intérieures,
et nous mettions nos dons en commun
pour un changement profond ?

Et si c'était la Bonne Heure...?
Si au-delà de la terreur, 
il y avait la Terre-Heure  ? :-)
.
La Licorne
.



Traduction (personnelle)
.




L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité,
seule la lumière peut le faire ;
la haine ne peut pas chasser la haine,
seul l'amour a ce pouvoir ...
.
Martin Luther King
.



9 commentaires:

  1. Le fond, la forme: votre texte est magnifique. A chacun maintenant, concrètement, de réfléchir à la manière de vivre cela dans son job, avec ses voisins, sa famille...

    Bravo pour votre blog que je lis avec beaucoup d'intérêt.

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    1. Merci beaucoup, Anonyme...
      Si les articles vous plaisent ou vous parlent, n'hésitez pas à les partager ! :-)

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    2. Et, plus important encore : retroussons nos manches !
      Nous sommes tous, paraît-il, au "bon endroit" ...et au "bon moment"...pour contribuer à l'évolution générale...
      Encore faut-il y croire !

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    3. Ou simplement œuvrer comme les abeilles ouvrières. Simplement parce qu'il n'y a pas d'alternative.
      Ou alors tourner la tête et attendre la catastrophe.

      Œuvrer et petit à petit observer le résultat autour de soi.
      Catherine

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  2. Merci Catherine !

    Oui...comme des milliers de petites abeilles, s'activer chacun(e) dans son "champ" et mettre un peu de miel, un peu de douceur...autour de soi.

    Mais...savoir "à partir de quoi" l'on oeuvre...savoir à quelle "fleur" on puise...
    Si c'est à partir de notre colère, de notre peur...ou de notre désespoir...que nous agissons, cela ne donne rien de bon...

    Il faut D'ABORD contacter la "petite fleur de lumière" en soi...:-)

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  3. Un beau texte qui fait du bien et encourage quand on est fatigué
    Merci la licorne ! Oeuvrons pour le bon, le bien, le beau, là où nous sommes, selon nos talents. Il ne reste rien d'autres à faire.
    Belle continuation !

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    1. Merci Fifi...
      Oui, le beau , c'est tellement important...
      "La beauté sauvera le monde" a dit Dostoîevski !
      Chaque fois que je vois quelque chose de beau, mon coeur se soulève et je vais déjà un peu mieux...

      Bises.

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  4. Beau texte, à la foi sensible et précis, qui éclaire la confusion mentale d’un monde déshumanisé en décrivant le processus psycho-social qui conduit au terrorisme et en expliquant de quoi la terreur est-elle le nom. A lire et à relire pour s’imprégner de la sagesse qui l’inspire et de la leçon de vie qu’il transmet. Merci.

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    1. Merci Olivier !
      Même si je n'y ai pas répondu de suite, sache que ton mot m'a fait vraiment plaisir...:-)

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